L'espoir, ce concept inutile

Publié le par TigreRouge

Je suis peut-être immature mais du haut de mes 26 ans, 3 mois et 6 jours, il y a pourtant un truc que j'avais bien compris: l'espoir, c'est jamais vraiment bon. Oh, je te vois chère lectrice/cher lecteur déjà choqué(e) par mes propos. Mais à tes considérations philosophiques, morales, moi, j'y oppose ma simple expérience d'il y a deux jours. Factuel, simple, concret, comme ton 20Minutes quoi.

  • 17h40: j'appelle mon taxi, pour aller à la gare, TGV dans 50 minutes.
  • 17h45: mon taxi m'appelle, bloqué dans les bouchons. Il sera là dans 5 minutes
  • 18h05, après donc exactement 5 minutes, le taxi arrive. TGV dans 25 minutes
     

C'est à ce moment que tout se joue. Moi, ça fait depuis 10 minutes que je me suis résigné, j'ai loupé mon TGV, il ne peut en être autrement. Mais malheur, mon taxi, qui était très certainement Jésus revenu sur Terre pour propager l'espoir dans nos coeurs (il avait les cheveux bruns longs, comme Jésus quand on le voit sur les tags des églises parfois), ne voit pas les choses de la même façon: Je VAIS avoir ce train.  A grand coup de raccourcis, de blocage dans les bouchons, le taxi est convaincu d'y arriver : "ce n'est pas dans ma mentalité d'abdiquer" dixit Jésus. Alors que je suis complètement zen à l'idée de rater mon train, Jésus est complètement stressé, nerveux. C'est pas possible, il doit aussi prendre ce TGV ou quoi?

A cet instant, c'est le combat entre l'optimisme de Jésus et le pessimiste de votre fidèle (un article tous les 3 mois, c'est de la fidélité non?) serviteur. Le Bien contre le Mal. L'espoir contre le
desespoir , le réalisme. Mais Jésus ne lâche rien et à coup de pic de vitesse sur 50 mètres de 70km/h en ville, à coup de feux oranges très très murs, l'heure défile, néanmoins la gare s'approche à grand pas de notre taxi.
Et c'est là, qu'à la résignation initiale se subsitue insinueusement l'espoir. La petite flamme. Je commence à préparer nerveusement ma monnaie, recherche avec fébrilité mon billet. Peut-être que c'est possible, finalement.

  • 18h28: le taxi se gare devant la gare. "bah voilà, vous l'avez à l'aise!". Trop tard, l'espoir m'a complètement aveuglé et j'en perds ma lucidité. Bien sûr, en deux minutes, je vais avoir le temps de courir jusqu'au quai. D'attraper mon train. Je souris déjà béatement à l'idée d'avoir pu douter.
  • 18h29: je monte 8 par 8 les marches qui mènent au quai. Sonnerie. Le bruit des portes qui se ferment. Le TGV qui démarre. & moi sur le quai.
     
L'espoir, c'est jamais vraiment bon.
 

Publié dans Tout Vécu

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S
Ouais mais que ferions nous si nous ne pouvions plus y croire mon petit chat??? Et ben couic couic l'espece humaine. Bonne continuation, meme si ca se dit pas.
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T
<br /> Et si demain l'espoir n'était plus nécessaire?<br /> <br /> <br />